Le virus du bien manger
- 29 mai 2020
- Isabelle Grobéty, ChicKids
Le 16 mars, le couperet tombe: nos restaurants ferment leurs portes, nous obligeant à penser une façon différente de se nourrir.
Enfer et damnation! Plus de pizzas le vendredi soir après une semaine éreintante. Plus de sushis au bord du lac sur notre terrasse préférée. Plus de burgers en famille ou de viande sur ardoise, dont la seule odeur nous fait saliver. Nous voilà partis pour des semaines de cuisine à la maison. En famille le plus souvent! Chouette, c’est l’occasion de faire découvrir le Bien Manger à nos enfants.
Tel un virus, la fièvre de la cuisine maison envahit la nôtre, de maison: on (re)découvre la recette de tarte de mamie, on regarde une émission culinaire… et on la recopie, on va acheter ses légumes à la ferme, on part cueillir des fraises. Et puis aussi, des chefs 3 étoiles inventent des box ou du take-away. Tout est bon pour se consoler! Car oui, la nourriture est réconfortante en cette période…
En fait, il a fallu repenser – dans l’urgence! – une façon différente de se nourrir. Et finalement, on ne s’en est pas si mal sortis. Le virus du bien manger, local et de saison, a contaminé quelques familles. Mais on s’est aussi rendu compte du travail que la cuisine exige: même passionnés, cela demande beaucoup d’abnégation, de la recherche du bon artisan ou du bon producteur en passant par la préparation.
Cette fièvre qui s’est emparée de nous doit continuer. On a bien mangé, on a bien bu et on a découvert des artisans remarquables. Cependant, le plaisir du restaurant nous a manqué: ce moment de délice où on ne fait rien, que « mettre les pieds sous la table » et déguster la création d’un chef qui va, comme nul autre, sublimer les asperges du Valais. Le tout en se faisant servir un vin de pays.
Nos restaurants ouvrent leurs portes à nouveau: il va falloir les consoler, les cajoler. Eux aussi ont été malades, mais pas du virus du Bien Manger… celui-là, ils l’avaient déjà.
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